Roman
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La Forêt de Tourmalines Vertes
Commentaire de Manon - Alpha-lectrice
« À quand les prochains chapitres ? J'ai hâte ! (je me suis surprise à réfléchir à la suite pendant que je trafiquais chez moi ; c'est un bon indicateur sur le fait que ton histoire est prenante !). Des fois, je lis des phrases et je me dis ouah, elle a trop bien réussi à tourner pour qu’on comprenne l’ambiance etc. c’est fou ! »
Commentaire d’Olympe - Alpha-lectrice
« Je tiens également à te dire que c'est prenant, dès le début, on entre en matière et on n'a pas envie de s'arrêter, on a envie de lire la suite, bravo pour ça ! J'ai vraiment hâte de lire la suite !!»
Extrait exclusif
Leonya fut sortie de ses pensées par les roulements de tambour que les gardes de la grotte, les apercevant arriver, avaient entamés. Le roi s’avança vers eux, ils échangèrent quelques mots, puis il se tourna dos à l’entrée de la grotte, face à son peuple. Les parois anthracite de l’entrée formaient comme un dôme autour du souverain, lui donnant encore plus de prestance.
— Mon très cher peuple, commença-t-il, quel bonheur de nous retrouver à nouveau ici, unis, prêts à recevoir un don d’énergie fabuleux que nous procure sans faute, chaque année, la tourmaline verte. Puisse cette cérémonie nous rappeler tout ce que la nature nous apporte, et nous encourager à nous battre pour sa protection, toujours !
Un vrombissement puissant envahi l’espace alors que toutes les fées faisaient frétiller leurs ailes en signe d’approbation de ce qu’il venait d’entendre. Leonya, elle, fut secrètement reconnaissante envers son père de ne pas avoir fait de rappel concernant ce qui les attendait le lendemain. Ainsi, elle pouvait profiter de son jour préféré sans appréhension.
Tous pénétrèrent dans la grotte qui s’étendait sur des dizaines de mètres. Absolument toutes les parois de la grotte étaient parsemées de pierres vertes. L’alternance des zones rocheuses et du vert des tourmalines représentait un spectacle qui émouvait toujours les fées. Des dizaines de fées avaient, comme Leonya et Theora, gorgé leurs tenues de soleil la veille. Si bien que de faibles rayons s’échappaient et rencontrant les pierres, les firent scintiller de mille feux. Le plus impressionnant étant toujours le mur du fond, qui lui ne laissait paraître aucune roche, cette partie de la grotte était entièrement recouverte de tourmaline verte, créant ainsi une toile triomphale.
Chacun se positionna devant la pierre qu’il avait choisie. Certains aimaient aller toucher celles du plafond, persuadés qu’elles détenaient plus de pouvoir, car certainement moins utilisés pour une question de praticité. Les enfants et les fées les plus âgés préféraient les pierres de la toile du fond, afin d’avoir les pieds ancrés dans le sol, pour mieux ressentir la vague de pouvoir. Chacun avait ses petites superstitions et Leonya trouvait cela magnifique.
Repérant enfin son amie, elle lui fit un clin d’œil pour qu’elle la rejoigne.
— Est-ce que chacun est prêt ? demanda le roi
Il eut en réponse un nouveau vrombissement d’ailes.
Ils entonnèrent alors tous ensemble l’appel à la tourmaline. Un chant mélodieux qui n’aurait pas le même impact sans l’acoustique de la grotte. Les pierres de tourmalines vertes commencèrent à s’illuminer une à une, jusqu’à former une immensité verte qui envahit l’espace. Les deux amies se regardèrent et posèrent chacune leur main sur une des centaines de pierres vertes qui luisait dans la roche.
Cette sensation si unique emplit la princesse. Elle ferma les yeux alors qu’un mélange d’air revigorant qui la remplit de l’intérieur, et en même temps une immense source de chaleur semblait entourer son cœur. Les battements de ce dernier s’accélèrent d’un coup, pour reprendre son rythme normal dès que sa main quitte la pierre. La transmission ne durait qu’une dizaine de secondes, mais son intensité était sans pareil. Leonya laissa échapper un soupir de satisfaction que personne n’entendit, chacun étant encore dans un état de béatitude un peu second.
Le retour vers le château est bien moins formel que l’aller. Plus de place attitrée, ni de cadence à respecter, les fées se mélangeaient et la vie reprenait sa place. L’effervescence avait pris place sur le chemin de fleurs violettes. Certaines fées marchaient, d’autres volaient, jouaient à cache-cache entre les arbres, certains s’en donnaient à des démonstrations de pouvoir, pour ceux qui avaient des pouvoirs ostensibles, heureux de les retrouver au maximum de leurs capacités.
La cérémonie est suivie d’une fête dans la clairière royale. Des harpes de Mélèze et de fils de soie étaient envoutées pour jouer seules, des groupes de fée dansaient aux quatre coins de la clairière tandis que les enfants jouaient avec les animaux ou bien se ruait sur le buffet largement garni. Un gigantesque feu de joie multicolore était contenu au centre d’un cercle d’ardoises. Chacune des fées y ayant ajouté sa touche personnelle.
Leonya dansait, elle aussi, avec Theora et deux camarades lorsqu’elle aperçut entre deux flammes qui ondoyaient, Narcil entourés de ses amis. Eux discutaient, verres à la main, riaient. L’un d’eux donna un coup dans l’épaule de Narcil, comme pour le faire réagir à la blague douteuse qu’il venait certainement de faire, mais celui-ci ne broncha pas. Il avait son regard braqué sur Leonya. Une flamme bloqua sa vue une seconde, et celle d’après, Narcil était de dos, riant avec les autres. Quelque chose dans son regard la replongea aussitôt dans un esprit de compétition féroce, et elle fut soulagée que les harpes s’arrêtent de jouer quelques minutes plus tard, annonçant la fin de la soirée.
Elle embrassa son amie et se dirent mutuellement bonne chance pour le lendemain. Même si Leonya jouait la réputation de la famille royale, pour Theora et tous ses autres camarades, l’épreuve ultime était l’accomplissement de toute leur scolarité, il marquait leur passage à l’ère mature. Un jour important dans la vie de toute fée.